Définition du mot « colonie »

Définition du mot colonie dans le Larousse

C’est en vain que quelques philanthropes ont essayé de prouver que l’espèce nègre est aussi intelligente que l’espèce blanche. Quelques rares exemples ne suffisent pour prouver l’existence chez eux de grandes facultés intellectuelles. Un fait incontestable et qui domine tous les autres, c’est qu’ils ont le cerveau peu rétréci, plus léger et moins volumineux que celui de l’espèce blanche, et comme, dans toute la série animale, l’intelligence est en raison directe des dimensions du cerveau, du nombre de la profondeur des circonvolutions, ce fait suffit pour prouver la supériorité de l’espèce blanche sur l’espèce noire.

Pierre Larousse, « colonie », Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, Larousse, Paris, 1863 – 1865.

Définition dans l’encyclopédie Hachette

Pierre Larousse n’est ni le seul, ni le dernier pédagogue officiel à diffuser le racisme français. L’encyclopédie Hachette Les Merveilles des races Humaines, qui date du début du XXe siècle, s’extasie devant des différences que transcende sans difficulté la “race blanche”, et au-delà, le type français.

“(…) Faut-il, avec les monogénistes, prétendre que tous les hommes descendent d’un couple unique et primordial ? Doit-on, avec les polygénistes, avancer que les espèces sont multiples, que chaque pays a son humanité propre, comme il a sa faune et sa flore, et qu’il existe des races autochtones ?

(…) Quel spectacle nous offre donc aujourd’hui l’humanité ? Une variété infinie, au point de vue de la couleur de la peau et des traits du visage, de la forme du crâne et des proportions du corps, de l’esprit non moins que du sang, des phénomènes sociaux, des aptitudes, du degré atteint dans l’échelle de la civilisation.

La Race Blanche, au profil harmonieux, régulier, progresse dans une activité fiévreuse, triomphe dans la Science après avoir excellé dans les Arts, s’efforce de plus en plus vers un idéal mesuré, raisonnable, pratique.

La Race Jaune, épuisée sans doute d’avoir engendré une des premières civilisations et les plus anciennes philosophies, réagit partiellement contre un passé qui l’écrase et, hostile aux conceptions modernes, passe dans ses villes murées des jours gris, ombre diaphane, d’aspect fragile, aux yeux bridés, au nez épaté, qui semble vouloir se volatiliser parmi l’âcre fumée de l’opium. Sommeil ? léthargie ? ou se préparent peut-être des forces nouvelles ?…

La Race Rouge, sauvage à la façon des grands oiseaux de nuit que la lumière du jour éblouit, disparaît peu à peu d’un monde où la forêt vierge, où la place elle-même, lui sont de plus en plus mesurées.

La Race Noire, enfin – la plus proche de la nature –, brutale, solide dans sa taille bien prise, la face et le crâne en bélier, le nez écrasé, l’œil bestial et la chevelure crépue, dispute à l’invasion blanche ses villages, ses chasses, ses libertés.

Ainsi, entre les quatre races qui peuplent la terre, des différences profondes, physiques et morales, existent, insondables.

(…) Autant de problèmes passionnants que rappellera chaque page de ces « Races humaines« , où voisinent tous les types de l’humanité : du nègre bestial à la blanche délicate, du monstre informe à la plus esthétique beauté…”